Création d’après le texte éponyme d’Olivier Py (ed. Actes Sud).
Un Faust nocturne sang, cuir et matière brute. Il me semble que le parti-pris est radical. Le rapport Faust-Grand Malheur est tout de provocation, d’agression et de tendresse mêlées, une sensualité à fleur de peau. Ariel devient l’instrument libérateur de ce couple qui se déchire et s’aime autour d’un succès passé-présent. Cela fait miroir déformant à ce que l’on vit en tant qu’artiste dans le système actuel qui piédestalise et démolit les émergences. Ce jeu de la consommation dont Faust est tributaire, ce piège de l’éternelle jeunesse avec lesquels les instances politiques nous harcèlent me donnent des fulgurances visuelles tout en violence charnelle. Faust et Grand Malheur m’apparaissent comme deux personnages décadents qui se maintiennent dans l’actualité, noyés sous les richesses et la puissance de leur intellect. Ils sont le pendant du jeune homme, roumain émigré qui ne possède rien et qui par la force de son innocence et de son insouciance qui le rend libre, déstabilise ces deux grands connaisseurs.
Ce Faust nocturne sera traversé par la chair, le rose fuchsia, le latex, le bruit des corps, la déchéance, l’impasse de l’existence et son absurdité, des danses de peaux palpitantes, de désir d’ailleurs. Chercher les libertés sans les contraintes.
16 juin 2020
Claude Brumachon
Musique de Lionel Ginoux, commande de l’Opéra de Limoges, supervision musicale : Robert Tuohy
Mise en scène, scénographie, costumes, lumières : Claude Brumachon et Benjamin Lamarche / Cie Sous la peau

Vidéo
Représentation(s)
Faust nocturneLe 22 mars 2022 au centre culturel Jean Moulin, Limoges, à 20h
Production de l’Opéra de Limoges Scène conventionnée d’intérêt national – art et création pour l’art lyrique, en coproduction avec les CCM de Limoges et la Compagnie Sous la peau.